Notre génération n’a rien fait pour la planète. Nous rejetons chaque année plus de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, nous exterminons la biodiversité et nous détruisons les forêts primaires alors que déjà, depuis plusieurs décennies, ‘nous savons’ les risques encourus pour l’humanité.
Une des raisons à cela est que – pour notre génération – l’environnement n’a jamais été au cœur du débat public. Personne ne nous a réellement bien expliqué les enjeux de notre époque. Beaucoup de gens pensent encore que la préservation de la planète passe par des solutions simples comme le tri des ordures, le recyclage du verre ou le ramassage des bouteilles de plastique sur les plages. Ils sont donc très loin de prendre la mesure des efforts à fournir pour sauver la planète qui impliquent un changement drastique de notre mode de vie.
Les quelques-uns qui en prennent la mesure se sentent bien esseulés, et sans aucun soutien populaire ni appui politique ne peuvent initier aucun type d’action efficace.
Les appels répétés de milliers de scientifiques ces dernières années n’ont eu aucun écho profond dans la société. Le buzz a duré à chaque fois deux ou trois jours… et puis plus rien, le quotidien reprend le dessus et les gens passent à autre chose…
Il faut donc se rendre à l’évidence, nous ne sommes pas prêts pour agir. Les accords internationaux comme l’accord de Paris sur le climat ne sont au final que du vent. Ils laissent penser aux citoyens que les pays agissent alors qu’il n’en est rien. Une étude de Climate Action Network Europe (un réseau d’ONG) a rappelé l’écart toujours abyssal entre les promesses et les actes, puisque près de trois ans après la signature de l’accord de Paris, aucun État membre européen n’est aujourd’hui aligné avec son objectif de maintenir le réchauffement global en-dessous de 1,5°C…
Puisque notre génération ne fera rien, maximisons les chances pour que la prise de conscience de nos enfants et adolescents soit massive et sans équivoque, et que leur raisonnements soient appuyés par des connaissances qu’ils auront acquises à l’école, et non pas comme nous au travers de la presse uniquement.
L’écologie doit devenir une matière centrale du cursus scolaire, au collège et au lycée par exemple.
Une à deux heures de cours par semaine, dès la sixième, et au moins jusqu’à la seconde. A ces âges, la capacité d’assimilation est exceptionnelle, les raisonnements intellectuels sont avancés et le jugement se forme. Certains demanderont quelle matière sera ‘remplacée’ ou ‘diminuée’ par l’apparition de cours d’écologie. Je ne souhaite même pas entrer dans ce débat tellement que je trouve cette problématique insignifiante au regard de ce que cette nouvelle matière peut apporter.
Le programme des cours d’écologie devra aborder le fonds. Par exemple couvrir la relation des humains avec l’environnement depuis le début de l’humanité, et expliquer les évolutions observées, notamment depuis la révolution industrielle.
Ensuite il faut expliquer les concepts-clés scientifiques et biologiques du problème. La notion de biodiversité, le rôle des forêts, les gas à effets de serre et le réchauffement climatique, la pollution des eaux et des sols etc.
Enfin, les élèves devront assimiler les actions indispensables pour la préservation de notre planète (transition écologique, changement des modes alimentaires, protection des forêts, etc.) et surtout la gravité de la situation et l’urgence de l’action.
On peut imaginer qu’avec un programme solide sur cinq ans, la prise de conscience sera collective, et nos enfants entreront dans les études supérieures et dans la vie active avec la conscience de la responsabilité qui sera désormais la leur, et de leur devoir d’action.
Zipolite.