Vive la taxe Carbone !

Taxe Carbone

Je suis un fervent adepte de la taxe comme moyen de dissuation. Plus un produit ou un service est taxé, plus les gens vont s’en détourner et chercher des alternatives.

Dans un monde où l’écologie doit se trouver au coeur de la société et de l’économie, la Taxe Carbone apparait alors comme un remède indispensable pour lutter contre le réchauffement climatique.

La mise en place d’une taxe Carbone étendue à l’ensemble des activités et imposant des montants largement dissuasifs est aujourd’hui une évidence absolue. Plus un produit a une empreinte Carbone élevée, plus il doit être cher.

Il y a bien une Taxe Carbone en France, dont on a beaucoup parlé en France ces derniers jours avec le mouvement des ‘Gilets Jaunes’. Elle existe depuis 2014, mais elle est incluse dans les taxes intérieures de consommation sous la forme d’une « composante carbone » proportionnelle aux émissions de CO2. Cette modalité la rend illisible aux yeux des consommateurs (nous) et génère plus de méfiance qu’autre chose. Sans en connaitre les détails, il m’apparait évident que son champ d’application est trop restreint. Le fait qu’elle soit appliquée « en amont » sur les énergies fossiles n’est pas assez parlant pour chacun de nous…

Pour être comprise, la taxe devrait toucher absolument tous les produits et services de consommation courante, à la fin de la chaîne. Chaqun de ces produits ou services doit bien entendu être taxé proportionnellement aux émissions de dioxyde de carbone engendrées par leur production et/ou leur utilisation. Mais surtout, l’affichage de la Taxe (un montant en euros par exemple) devrait être explicite sur chaque produit, emballage, étiquette ou autre. Cela nous permettrait de repérer facilement ce qui pollue beaucoup et ce qui pollue moins. Nous pourrions de cette manière favoriser les produits induisant le moins d’émissions car la taxe est moins élevée, et parce que nous saurions qu’ils présèrvent la planète. L’objectif de cette méthode au final, c’est d’arriver à nous faire sentir ‘gênés’ d’acheter un produit disposant d’une empreinte carbone élevée. Il faut créer en nous un sentiment de culpabilité fort qui nous détournerait de ces produits ou services polluants, et nous ferait opter pour des solutions plus écologiques.

On en est bien loin aujourd’hui. Du fait de la forte baisse des prix des produits pétroliers et du gaz naturel intervenue en 2014 et 2015, la Taxe Carbone en France n’a pour l’instant pas induit d’augmentation de prix pour les consommateurs depuis son introduction. Ce sera pourtant le cas en Janvier 2019, mais comme les événements du moment le montrent, la taxe Carbone dans sa version actuelle est mal conçue et mal accompagnée donc mal comprise et mal acceptée.

Soyons lucides. Une nouvelle taxation forte sans contrepartie ne serait pas viable financièrement pour la majorité de la population. Comme cela a notamment été vérifié ces derniers jours, il faut permettre aux citoyens de s’y retouver lorsque l’on met en place ce genre de mesures. « Il faut un accompagnement social digne de ce nom » a dit – à juste titre – Nicolas Hulot.

Je pense sincèrement que cela ne supposerait pas un problème. Il y aurait mille manières de ‘compenser’ l’instauration d’une taxe Carbone étendue à tous les produits et services, à commencer par un allègement de la taxation du travail.

Au fond, nous parlons d’une refonte de notre système fiscal, visant à mettre l’écologie au centre de l’équation. La Terre en a bien besoin, et ceux qui nous gouvernent feraient bien de se mettre au travail !

Zipolite.

L’écologie dans les programmes scolaires

cours écologie écoleNotre génération n’a rien fait pour la planète. Nous rejetons chaque année plus de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, nous exterminons la biodiversité et nous détruisons les forêts primaires alors que déjà, depuis plusieurs décennies, ‘nous savons’ les risques encourus pour l’humanité.

Une des raisons à cela est que – pour notre génération – l’environnement n’a jamais été au cœur du débat public. Personne ne nous a réellement bien expliqué les enjeux de notre époque. Beaucoup de gens pensent encore que la préservation de la planète passe par des solutions simples comme le tri des ordures, le recyclage du verre ou le ramassage des bouteilles de plastique sur les plages. Ils sont donc très loin de prendre la mesure des efforts à fournir pour sauver la planète qui impliquent un changement drastique de notre mode de vie.

Les quelques-uns qui en prennent la mesure se sentent bien esseulés, et sans aucun soutien populaire ni appui politique ne peuvent initier aucun type d’action efficace.

Les appels répétés de milliers de scientifiques ces dernières années n’ont eu aucun écho profond dans la société. Le buzz a duré à chaque fois deux ou trois jours… et puis plus rien, le quotidien reprend le dessus et les gens passent à autre chose…

Il faut donc se rendre à l’évidence, nous ne sommes pas prêts pour agir. Les accords internationaux comme l’accord de Paris sur le climat ne sont au final que du vent. Ils laissent penser aux citoyens que les pays agissent alors qu’il n’en est rien. Une étude de Climate Action Network Europe (un réseau d’ONG) a rappelé l’écart toujours abyssal entre les promesses et les actes, puisque près de trois ans après la signature de l’accord de Paris, aucun État membre européen n’est aujourd’hui aligné avec son objectif de maintenir le réchauffement global en-dessous de 1,5°C…

Puisque notre génération ne fera rien, maximisons les chances pour que la prise de conscience de nos enfants et adolescents soit massive et sans équivoque, et que leur raisonnements soient appuyés par des connaissances qu’ils auront acquises à l’école, et non pas comme nous au travers de la presse uniquement.

L’écologie doit devenir une matière centrale du cursus scolaire, au collège et au lycée par exemple.

Une à deux heures de cours par semaine, dès la sixième, et au moins jusqu’à la seconde. A ces âges, la capacité d’assimilation est exceptionnelle, les raisonnements intellectuels sont avancés et le jugement se forme. Certains demanderont quelle matière sera ‘remplacée’ ou ‘diminuée’ par l’apparition de cours d’écologie. Je ne souhaite même pas entrer dans ce débat tellement que je trouve cette problématique insignifiante au regard de ce que cette nouvelle matière peut apporter.

Le programme des cours d’écologie devra aborder le fonds. Par exemple couvrir la relation des humains avec l’environnement depuis le début de l’humanité, et expliquer les évolutions observées, notamment depuis la révolution industrielle.

Ensuite il faut expliquer les concepts-clés scientifiques et biologiques du problème. La notion de biodiversité, le rôle des forêts, les gas à effets de serre et le réchauffement climatique, la pollution des eaux et des sols etc.

Enfin, les élèves devront assimiler les actions indispensables pour la préservation de notre planète (transition écologique, changement des modes alimentaires, protection des forêts, etc.) et surtout la gravité de la situation et l’urgence de l’action.

On peut imaginer qu’avec un programme solide sur cinq ans, la prise de conscience sera collective, et nos enfants entreront dans les études supérieures et dans la vie active avec la conscience de la responsabilité qui sera désormais la leur, et de leur devoir d’action.

Zipolite.